Salaire des dirigeants et CEO en Allemagne : ce que les entreprises françaises oublient souvent

 
 
 

Lorsqu’une entreprise française souhaite s’implanter en Allemagne et recruter un CEO (Directeur Général), plusieurs éléments doivent être soigneusement analysés. Le salaire des CEO en Allemagne diffère largement de celui pratiqué en France, avec des disparités selon les secteurs, la taille de l’entreprise et la localisation. Une rémunération attractive est essentielle pour attirer des talents compétents, mais il est crucial de bien comprendre les facteurs influençant la rémunération et les obligations légales.





1. Différences salariales entre la France et l’Allemagne

Le salaire moyen d’un CEO en Allemagne est généralement plus élevé qu’en France, surtout dans les grandes entreprises et les secteurs industriels. Selon une étude réalisée en 2024 par le cabinet Kienbaum, un CEO en Allemagne perçoit en moyenne entre 200 000 et 500 000 euros brut par an dans une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) ou une PME bien établie. Dans les grandes entreprises du DAX 40, la rémunération peut facilement dépasser 5 millions d’euros par an, en incluant les primes et les bonus de performance.

Comparaison avec la France

En France, les CEO des entreprises du CAC 40 gagnent en moyenne 3 à 4 millions d’euros par an. En revanche, pour un CEO de PME ou d’ETI, le salaire varie souvent entre 120 000 et 350 000 euros brut annuel, soit 30 à 40 % de moins qu’un dirigeant équivalent en Allemagne.

"Les écarts sont encore plus marqués dans les startups et les scale-ups. En Allemagne, les CEO de startups bien financées, notamment dans la tech ou l’industrie 4.0, peuvent obtenir des rémunérations variant entre 150 000 et 250 000 euros dès les premières années d’activité, avec des packages incluant des stock-options."

Astrid Keppler
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


En France, ce chiffre est souvent inférieur, oscillant plutôt entre 100 000 et 200 000 euros, en raison d’un écosystème encore plus prudent en matière de salaires fixes.

Des différences sectorielles

Les écarts salariaux entre la France et l’Allemagne dépendent aussi du secteur d’activité :

  • Automobile : Un CEO chez Volkswagen ou BMW perçoit une rémunération très élevée. En 2024, le CEO de Volkswagen, Oliver Blume, a gagné 8,5 millions d’euros, alors qu’un dirigeant français du même secteur comme Carlos Tavares (Stellantis) a touché 23,5 millions d’euros (source).
  • Finance et assurance : Les banques allemandes comme Deutsche Bank rémunèrent leurs dirigeants entre 6 et 10 millions d’euros, tandis que les CEO des banques françaises, comme celui de BNP Paribas, perçoivent des montants similaires.
  • Industrie et chimie : Un CEO chez BASF gagne entre 4 et 6 millions d’euros par an, contre 3 à 5 millions d’euros pour un dirigeant chez TotalEnergies en France.

Impact des charges sociales et de la fiscalité

L’un des principaux facteurs expliquant ces différences de salaire est le coût du travail et la fiscalité sur les hauts revenus :

  • En France, les cotisations sociales patronales peuvent atteindre 45 % du salaire brut, rendant le coût total d’un CEO plus élevé pour l’entreprise. De plus, les CEO sont soumis à une imposition progressive qui peut monter jusqu’à 49 % en comptant l’impôt sur le revenu et les contributions exceptionnelles.
  • En Allemagne, les charges sociales sont moins élevées (environ 20-25 % du salaire brut) et le taux marginal d’imposition sur les hauts revenus est de 45 %, ce qui peut représenter un avantage pour les entreprises cherchant à proposer des salaires compétitifs.

Transparence et encadrement des salaires

Une autre différence majeure concerne la transparence et l’encadrement des rémunérations. En Allemagne, les entreprises cotées sont soumises aux règles strictes de la BaFin, qui exige la publication des salaires des dirigeants. En France, la loi PACTE impose également plus de transparence, notamment pour les entreprises du CAC 40, mais avec un contrôle plus strict des actionnaires sur la rémunération des CEO.

En résumé, si les salaires des CEO en Allemagne sont globalement plus élevés qu’en France, cela s’explique par des charges sociales plus faibles, une structure de rémunération plus orientée sur la performance, et des différences sectorielles importantes. Une entreprise française qui s’implante en Allemagne devra donc adapter sa politique salariale pour être compétitive et attirer les meilleurs talents, tout en prenant en compte les aspects fiscaux et réglementaires.

2. Les facteurs influençant le salaire d’un CEO en Allemagne

Le salaire d’un CEO en Allemagne varie en fonction de plusieurs éléments clés, qui vont bien au-delà de la simple taille de l’entreprise. Les secteurs d’activité, la localisation géographique, la performance de l’entreprise, l’expérience du dirigeant, ainsi que les pratiques des entreprises concurrentes jouent un rôle déterminant.


"Une entreprise française qui souhaite recruter un CEO en Allemagne doit comprendre ces facteurs de rémunération afin de proposer un package compétitif tout en maîtrisant ses coûts."


Astrid Keppler
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


1. Taille et chiffre d’affaires de l’entreprise

L’un des premiers critères qui influencent le salaire d’un CEO est la taille de l’entreprise, mesurée en chiffre d’affaires et en nombre d’employés.

  • Un CEO d’une PME (moins de 250 salariés) gagne en moyenne entre 150 000 et 300 000 euros par an.
  • Dans une ETI (entre 250 et 5000 salariés), la rémunération se situe plutôt entre 200 000 et 500 000 euros.
  • Pour les grandes entreprises cotées au DAX 40, les rémunérations des CEO atteignent souvent plus de 5 millions d’euros par an.

Par exemple, Herbert Diess, ancien CEO de Volkswagen, a perçu un salaire total de 10,3 millions d’euros en 2021, alors que le dirigeant d’une entreprise industrielle de taille intermédiaire comme Trumpf GmbH (machines-outils) gagne environ 1 million d’euros par an.

2. Secteur d’activité : des écarts considérables

Les secteurs influencent grandement les rémunérations des dirigeants en Allemagne. Certains domaines, notamment ceux à forte valeur ajoutée ou nécessitant des compétences rares, paient beaucoup plus que d’autres.

  • Industrie automobile et manufacturière : Les CEO des grandes entreprises comme BMW, Mercedes-Benz, ou Volkswagen sont parmi les mieux rémunérés, avec des salaires dépassant souvent les 7 millions d’euros par an.
  • Technologie et startups : Dans la Tech, les rémunérations varient fortement. Un CEO d’une startup SaaS en croissance peut percevoir 150 000 à 300 000 euros, mais dans des entreprises comme SAP, les salaires des dirigeants dépassent 6 millions d’euros par an.
  • Finance et banques : Les CEO des banques allemandes comme Deutsche Bank ou Commerzbank gagnent entre 6 et 10 millions d’euros annuels.
  • Médias et retail : Dans des secteurs plus traditionnels comme le commerce ou les médias, les rémunérations sont généralement inférieures, se situant entre 300 000 et 1,5 million d’euros pour les grandes entreprises.

3. Localisation géographique : des disparités salariales en Allemagne

La rémunération d’un CEO en Allemagne dépend aussi fortement de la région où se situe l’entreprise.

  • Munich, Francfort et Hambourg sont les villes où les salaires sont les plus élevés. En raison de la concentration d’entreprises du DAX 40, les CEO basés dans ces métropoles gagnent souvent 20 à 30 % de plus que ceux d’autres régions.
  • Berlin est un cas particulier : bien qu’elle soit la capitale et un hub pour les startups, les salaires y sont plus modérés, avec une moyenne autour de 200 000 à 400 000 euros pour les CEO des entreprises de taille intermédiaire.
  • L’Est de l’Allemagne (Saxe, Thuringe, Brandebourg) offre des salaires nettement plus bas, avec une rémunération parfois 30 à 50 % inférieure à celle de l’Ouest du pays.

4. Expérience et réputation du CEO

Un CEO expérimenté avec un track record de réussite peut négocier un salaire bien plus élevé. Les dirigeants ayant déjà transformé ou fait croître une entreprise bénéficient d’une prime d’attractivité.

Par exemple, Christian Klein, CEO de SAP, a gravi les échelons de l’entreprise avant d’être nommé CEO en 2020. Sa rémunération de 5,9 millions d’euros en 2022 reflète à la fois son expérience et la performance de l’entreprise.

Un CEO recruté à l’international, ayant déjà dirigé des groupes cotés ou ayant travaillé pour des firmes prestigieuses comme McKinsey, BCG ou Goldman Sachs, pourra souvent prétendre à un salaire supérieur de 20 à 40 % par rapport à un dirigeant moins expérimenté.

5. Performance de l’entreprise et rémunération variable

En Allemagne, la rémunération des dirigeants est fortement liée aux résultats financiers de l’entreprise. Contrairement à la France, où le salaire fixe est souvent plus élevé, en Allemagne, une grande part de la rémunération est variable.

  • Les bonus peuvent représenter 50 % à 150 % du salaire de base. Un CEO performant dans une entreprise en forte croissance peut doubler son salaire grâce aux primes.
  • La rémunération en actions (stock-options, actions gratuites) est également fréquente. Par exemple, Siemens attribue jusqu’à 30 % de la rémunération des dirigeants sous forme d’actions.
  • Certains contrats incluent aussi des parachutes dorés en cas de licenciement ou de départ anticipé.

6. Pratiques des entreprises concurrentes

Enfin, les entreprises ajustent souvent les rémunérations de leurs CEO en fonction de la concurrence.

  • Un benchmark salarial est généralement réalisé avant chaque recrutement pour s’assurer que l’offre reste compétitive.
  • Les cabinets de recrutement spécialisés, comme Egon Zehnder ou Heidrick & Struggles, sont souvent sollicités pour déterminer la rémunération idéale en fonction du marché.

Le salaire d’un CEO en Allemagne dépend d’un large éventail de facteurs : taille de l’entreprise, secteur, localisation, expérience et performance. Une entreprise française qui s’implante en Allemagne doit soigneusement évaluer ces critères pour offrir un package attractif sans exploser ses coûts. En réalisant une analyse approfondie du marché et en s’adaptant aux standards allemands, il est possible de recruter un dirigeant compétent tout en respectant son budget.



3. Les composantes de la rémunération des CEO allemands

Le package de rémunération d’un CEO en Allemagne est structuré en plusieurs composantes clés, qui vont bien au-delà du simple salaire fixe.


" Contrairement à la France, où la part fixe peut être plus élevée, en Allemagne, la rémunération des dirigeants est souvent plus flexible et orientée vers la performance."


Astrid Keppler
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


Cela permet aux entreprises d’aligner les intérêts des CEO avec ceux des actionnaires et d’inciter à une gestion efficace et rentable.

1. Salaire fixe : une base solide mais variable selon l’entreprise

Le salaire fixe d’un CEO allemand représente généralement 40 à 60 % de sa rémunération totale. Son montant dépend de plusieurs facteurs :

  • Dans une PME : entre 150 000 et 300 000 euros annuels.
  • Dans une ETI : entre 200 000 et 500 000 euros.
  • Dans une entreprise cotée au DAX 40 : le salaire fixe peut atteindre 2 à 3 millions d’euros par an.

Exemple concret : Roland Busch, CEO de Siemens, perçoit un salaire fixe d’environ 2 millions d’euros, mais ce montant est loin de refléter sa rémunération globale.

2. Bonus et rémunération variable : un levier de motivation essentiel

En Allemagne, la part variable de la rémunération est très importante et dépend de la performance du dirigeant et de l’entreprise. Les bonus peuvent représenter 50 % à 150 % du salaire fixe, voire davantage pour certaines grandes entreprises.

Il existe deux types de bonus :

  • Les primes annuelles (short-term incentives – STI) : basées sur les résultats de l’année écoulée (chiffre d’affaires, bénéfices, EBITDA, etc.).
  • Les incitations à long terme (long-term incentives – LTI) : versées sous forme de stock-options ou d’actions gratuites, souvent conditionnées à la performance sur plusieurs années.

Exemple :

- En 2024, Herbert Diess, ex-CEO de Volkswagen, a touché 10,3 millions d’euros, dont 5,8 millions en bonus.

- Christian Sewing, CEO de Deutsche Bank, a vu son bonus atteindre 6,3 millions d’euros en 2024, soit plus du double de son salaire fixe.

3. Stock-options et actions gratuites : une tendance en hausse

Les entreprises allemandes utilisent de plus en plus les rémunérations en actions pour aligner les intérêts des dirigeants avec ceux des actionnaires.

  • Les stock-options permettent aux CEO d’acheter des actions à un prix préférentiel après une certaine période.
  • Les actions gratuites (Restricted Stock Units – RSU) sont attribuées sous condition de performance et d’engagement sur le long terme.

Dans le secteur technologique, ce mode de rémunération est particulièrement répandu. Par exemple, Christian Klein, CEO de SAP, a touché plus de 50 % de sa rémunération totale sous forme d’actions en 2022.

4. Avantages en nature : un package attractif

En plus du salaire et des bonus, les CEO allemands bénéficient souvent de nombreux avantages en nature, qui varient selon l’entreprise et le secteur. Parmi les plus courants :

  • Voiture de fonction haut de gamme : souvent une Mercedes-Benz Classe S, une BMW Série 7, ou une Audi A8.
  • Frais de représentation : couverture des voyages d’affaires, restaurants et événements de networking.
  • Assurance santé premium : prise en charge des soins médicaux privés et de la famille du dirigeant.
  • Logement de fonction : surtout dans les grandes entreprises où le CEO doit résider à proximité du siège.

Exemple :

- Oliver Bäte, CEO d’Allianz, bénéficie d’un package complet comprenant un logement de fonction et une couverture médicale exclusive.

5. Retraite et indemnités de départ : une protection importante

Les entreprises allemandes mettent en place des plans de retraite spécifiques pour les dirigeants, souvent sous forme de retraites complémentaires d’entreprise.

  • Un CEO peut recevoir une pension annuelle représentant 50 à 70 % de son dernier salaire après plusieurs années de service.
  • Les indemnités de départ peuvent être très élevées. Certains dirigeants bénéficient de "golden parachutes", leur garantissant plusieurs millions d’euros en cas de licenciement.

Exemple :

- Joe Kaeser, ex-CEO de Siemens, a touché une indemnité de départ de plus de 10 millions d’euros après son départ en 2021.

6. Parachutes dorés et clauses spécifiques

Certaines entreprises incluent des clauses de protection dans les contrats des CEO :

  • Clause de non-concurrence : interdit au dirigeant de rejoindre un concurrent pendant 6 à 24 mois après son départ, en échange d’une compensation financière.
  • Golden parachute : indemnités en cas de départ forcé, souvent liées à un changement de gouvernance.
  • Clause de clawback : permet à l’entreprise de récupérer une partie des bonus si la performance de l’entreprise se dégrade après coup.

Exemple :

  • En 2023, Carsten Spohr, CEO de Lufthansa, a renoncé volontairement à une partie de son bonus pour aider l’entreprise à traverser la crise du Covid-19.

La rémunération des CEO en Allemagne est complexe et diversifiée, mêlant salaire fixe, bonus, actions, avantages en nature et protections spécifiques. Contrairement à la France, où la rémunération est souvent plus encadrée et fixe, l’Allemagne privilégie une approche axée sur la performance et la flexibilité. Pour une entreprise française cherchant à recruter un CEO en Allemagne, il est crucial de bien structurer le package salarial pour attirer les meilleurs talents tout en maîtrisant les coûts.

Lorsqu’une entreprise française recrute un CEO en Allemagne, elle doit prendre en compte plusieurs aspects légaux et fiscaux afin d’éviter des erreurs coûteuses. Le droit du travail allemand, la fiscalité sur les hauts revenus et les obligations réglementaires diffèrent de celles en France et nécessitent une préparation minutieuse.

1. Le cadre juridique des contrats de dirigeants en Allemagne

Contrairement aux salariés classiques, un CEO en Allemagne est souvent assimilé à un mandataire social et n’est donc pas automatiquement couvert par le droit du travail. Son contrat est généralement régi par :

  • Le Code des sociétés allemandes (Aktiengesetz - AktG) pour les sociétés cotées (AG - Aktiengesellschaft).
  • Le Code du commerce (GmbH-Gesetz - GmbHG) pour les sociétés à responsabilité limitée (GmbH).

Les principales caractéristiques des contrats de CEO en Allemagne incluent :

  • Une période de préavis généralement de 6 à 12 mois en cas de rupture du contrat.
  • Une clause de non-concurrence pouvant aller jusqu’à 24 mois après le départ, avec une compensation financière.
  • Des obligations fiduciaires strictes, notamment en ce qui concerne la responsabilité en cas de mauvaise gestion.

Exemple : Un CEO d’une GmbH peut être licencié plus facilement qu’un salarié classique, mais en contrepartie, il peut négocier une indemnité de départ (golden parachute).

2. Fiscalité sur la rémunération des CEO en Allemagne

La fiscalité allemande diffère de celle de la France et peut influencer le coût total du recrutement.

  • Impôt sur le revenu : Le taux marginal d’imposition en Allemagne est de 45 % pour les revenus supérieurs à 277 826 € (en 2024), contre 49 % en France (incluant la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus).
  • Cotisations sociales : Un CEO assimilé mandataire social en Allemagne ne cotise pas obligatoirement au système public de retraite et de santé, ce qui réduit les charges sociales pour l’entreprise.
  • Double imposition : Un dirigeant de nationalité française résidant en Allemagne devra déclarer ses revenus en Allemagne. L’accord fiscal franco-allemand permet d’éviter une double imposition.

Exemple : En France, un CEO avec un salaire brut de 500 000 euros coûterait environ 850 000 euros à l’entreprise après charges sociales. En Allemagne, ce coût serait réduit à 650 000 - 700 000 euros, rendant l’Allemagne plus compétitive en matière de rémunération brute.

3. Obligations réglementaires et transparence des rémunérations

En Allemagne, les entreprises cotées sont soumises aux règles strictes de la BaFin, qui exige une transparence totale sur la rémunération des dirigeants.

  • Les entreprises du DAX 40 doivent publier les rémunérations de leurs CEO dans leur rapport annuel.
  • La Say on Pay (vote des actionnaires sur les rémunérations) est obligatoire pour les sociétés cotées.
  • Les primes et bonus des dirigeants doivent être justifiables et alignées avec la performance de l’entreprise.

Exemple : En 2024, la rémunération de Carsten Spohr, CEO de Lufthansa, a été controversée, car son bonus a augmenté malgré des pertes financières importantes de l’entreprise.

4. Responsabilité légale et pénale des dirigeants

En Allemagne, la responsabilité des CEO est plus stricte qu’en France. Un dirigeant peut être tenu personnellement responsable en cas de mauvaise gestion ou de fraude.

  • En cas de faillite, un CEO peut être poursuivi pour négligence et contraint de rembourser des dettes.
  • La loi allemande prévoit des sanctions pénales pour les dirigeants reconnus coupables de fausses déclarations financières ou de détournement de fonds.

Exemple : L’affaire Wirecard a montré la sévérité du droit allemand, avec l’arrestation de Markus Braun, ex-CEO, accusé de fraude comptable massive.

Une entreprise française recrutant un CEO en Allemagne doit être particulièrement vigilante sur les aspects contractuels, fiscaux et légaux. Une préparation rigoureuse et l’accompagnement par un avocat spécialisé en droit du travail et fiscalité allemands sont essentiels pour sécuriser le recrutement et éviter toute mauvaise surprise.





5. Bonnes pratiques pour recruter un CEO en Allemagne

Recruter un CEO en Allemagne représente un défi stratégique pour une entreprise française.


"Les différences culturelles, les attentes salariales et les contraintes légales nécessitent une approche adaptée pour attirer un dirigeant compétent tout en maîtrisant les coûts."


Astrid Keppler
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


Voici les meilleures pratiques à adopter pour réussir ce recrutement.

1. Définir un profil adapté aux enjeux du marché allemand

Avant de chercher un candidat, il est essentiel de clarifier les besoins de l’entreprise :

- Connaissance du marché allemand : un CEO doit maîtriser les spécificités locales, notamment en matière de droit du travail, de réglementation fiscale et de pratiques commerciales.

- Bilinguisme et interculturalité : bien que de nombreux dirigeants allemands parlent anglais, un CEO germanophone sera plus efficace dans la gestion quotidienne et les relations avec les partenaires locaux.

- Expérience sectorielle : dans des secteurs comme l’industrie automobile ou la finance, il est préférable de recruter un dirigeant ayant déjà travaillé dans l’écosystème allemand.

Exemple : Une entreprise française souhaitant s’implanter à Munich dans la Tech aura plus de chances de réussir en recrutant un ancien cadre de Siemens, SAP ou Infineon, déjà familier avec l’environnement local.

2. Réaliser un benchmark salarial précis

Un CEO en Allemagne peut coûter 20 à 50 % plus cher qu’en France, notamment en raison des bonus et des actions gratuites. Il est donc crucial de :

- Analyser les salaires du secteur grâce aux études de cabinets spécialisés comme Kienbaum ou Egon Zehnder.

- Comparer les pratiques des entreprises concurrentes pour ne pas être en décalage avec le marché.

- Prendre en compte la localisation : un CEO à Francfort ou Munich sera plus cher qu’un dirigeant à Dresde ou Leipzig.

Exemple : Un CEO dans l’industrie en Allemagne gagne entre 300 000 et 600 000 euros, mais dans la finance, ce montant peut dépasser 1 million d’euros.

3. Soigner la structure du package de rémunération

En Allemagne, un package compétitif comprend :

  • Un salaire fixe attractif, mais souvent inférieur à la partie variable.
  • Un bonus annuel indexé sur les performances (jusqu’à 150 % du salaire fixe dans certaines entreprises).
  • Des stock-options ou actions gratuites pour aligner les intérêts du dirigeant avec la croissance de l’entreprise.
  • Des avantages en nature : voiture de fonction, assurance santé premium, indemnités de déménagement.

Exemple : Christian Sewing, CEO de Deutsche Bank, a touché 6,3 millions d’euros de bonus en 2022, soit plus du double de son salaire fixe.

4. S’appuyer sur un cabinet de recrutement spécialisé

Le marché des dirigeants en Allemagne est très compétitif. Passer par un chasseur de têtes spécialisé permet de :

  • Accéder à des profils de haut niveau qui ne sont pas visibles sur LinkedIn.
  • Sécuriser le recrutement avec une évaluation approfondie des compétences et de l’adéquation culturelle.
  • Négocier efficacement le contrat et le package salarial.

Exemples de cabinets de recrutement spécialisés :

5. Préparer l’intégration du CEO dans la culture d’entreprise

Même si un CEO allemand est hautement qualifié, il devra s’adapter aux valeurs et à la vision de son employeur français. Pour une transition réussie :

  • Organiser un mentorat avec les équipes françaises pour assurer une bonne communication interne.
  • Mettre en place un accompagnement interculturel, en expliquant les différences de gestion entre la France et l’Allemagne.
  • Clarifier les attentes et les objectifs dès le début du mandat pour éviter toute incompréhension.

Exemple : De nombreuses entreprises françaises implantées en Allemagne, comme Air Liquide ou Saint-Gobain, organisent des séminaires d’intégration pour leurs dirigeants locaux afin d’assurer une alignement stratégique efficace.

Recruter un CEO en Allemagne est une démarche qui demande une préparation minutieuse et une stratégie bien définie. En adaptant le profil recherché, en benchmarkant le salaire, en structurant un package compétitif et en préparant une intégration fluide, une entreprise française maximisera ses chances d’attirer et de fidéliser un dirigeant performant.

En savoir plus:

 
Jérôme

Jérôme Lecot

 
Cookies on this website
We use cookies to personalize and improve your experience on our site. Read our Privacy Policy for more information on our data collection. By clicking "Accept", you accept the use of cookies.
You can now add Eurojob Consulting to your home screen